En résumé, le principal principe actif du cannabis est le THC (chimiquement c’est un dérivé substitué du CBD), qui active des récepteurs aux cannabinoïdes, notamment au niveau des cellules cérébrales ; le CBD, lui, n’a pas d’effet psychoactif direct mais semble moduler l’action des endocannabinoïdes, des substances produites naturellement par le cerveau.
Il existe deux variétés de chanvre, se différenciant l’une de l’autre par le taux de THC qu’elles contiennent: Le chanvre textile (Cannabis sativa), cultivé sous nos latitudes depuis des siècles, ne contient que des taux insignifiants de THC. Le chanvre indien (sous-espèce Cannabis sativa indica) qui poussait à l’origine sur les versants de l’Himalaya sécrète beaucoup plus de résine pour se protéger de la sécheresse, résine recelant le THC. C’est cette variété qui a été sélectionnée et manipulée génétiquement pour obtenir des produit avec des taux élevés de substance psychotrope.
THC
Le THC ou delta-9-tetrahydrocannabinol est la principale molécule active du cannabis : sa teneur varie entre 4 et 9 % environ dans les herbes de cannabis, tandis que la résine de cannabis en contient entre 8 et 30 %.
Les effets du THC, à la fois psychiques et physiologiques, sont nombreux sur l’organisme : sensation de gorge sèche, de faim, yeux rouges, somnolence, sensation de fatigue, d’euphorie… Beaucoup d’études portent sur le THC étant donné que cette seule molécule déclenche les principaux effets du cannabis.
Mode d’action du THC sur l’organisme
Le THC agit sur l’organisme en activant des récepteurs aux cannabinoïdes. Il existe deux types de récepteurs au THC :
· CB1, présent sur des cellules du cerveau : dans le système limbique où il joue un rôle dans les émotions, dans le cortex, l’hippocampe (impliqué dans la mémoire), dans le thalamus (important dans les perceptions sensorielles) et dans le cervelet qui sert au fonctionnement moteur. L’existence de ces récepteurs suggère la présence de cannabinoïdes endogènes : ainsi, l’anandamide, un dérivé d’acide gras, se lie au récepteur CB1.
· CB2, présent au niveau de cellules immunitaires.
Chez le rat, l’injection de THC conduit à une libération de dopamine. La dopamine est le neurotransmetteur impliqué dans le circuit de la récompense. Le THC peut être stocké dans des graisses, des cellules du cerveau, ce qui explique que ses effets peuvent se prolonger même 24 heures après la consommation de cannabis. Le THC influence les taux d’hormones impliquées dans la reproduction (LH,FDH).
CBD
La molécule du cannabidiol ou CBD est également issue des variétés de Cannabis sativa. Le CBD est la deuxième substance en termes de concentration après le THC (delta-9-tetrahydrocannabinol), le principe actif du cannabis. Toutefois, les niveaux de THC et de CBD varient beaucoup selon les variétés de cannabis. En utilisant des techniques de reproduction sélective, on a pu créer des variétés aux forts taux de cannabidiol et quasiment pas de THC. Le cannabidiol peut également être obtenu par synthèse chimique.
Les effets du CBD sur le cerveau
À l’inverse du THC, le cannabidiol n’a pas d’effet psychoactif car il n’agit pas sur les mêmes récepteurs du cerveau. Il semble en revanche moduler l’action des endocannabinoïdes, des substances produites naturellement par le cerveau. Le CBD bloque l’action d’un enzyme qui régule la concentration d’anandamide, le neurotransmetteur connu pour provoquer un effet euphorisant. Du coup, la quantité d’anandamide augmente, ce qui favorise la réponse endocannabinoïde innée du corps. Le CBD s’oppose également à l’action du THC sur un récepteur endocannabinoïde, contrant ainsi les effets psychoactifs de la molécule et ses effets secondaires.
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